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Décollage du MT Blanc le mardi 27 09 2011   (1/1)
article du 30/09/2011 de ERIC CLAVAUD-PAUL

Départ crampon aux pieds 9h30 de l'aiguille du midi, 1ère petite difficulté, traverser l'arète sans tomber, 2000m de vide à gauche, 100m à droite tout crevassé au fond, 20cm de large, parfois 10 et c'est encore plus "rigolo" lorsque tu croise un mec.Mais c'est le passage incontournable pour accéder au pied du MT Tacul 4248m. Il se fait bien, je suis encore en forme, 1 ou 2 portion un peu raide en neige dure, les crampons accrochent bien et un paquet de séracs au dessus qu'on espère ne pas prendre sur la tête!
2ème difficulté après une petite descente , le MT Maudit 4462m(il porte bien son nom). c'est du raide de chez raide et tu finis par une portion très glacé de 50m environ ou seuls les 2 crampons du devant de la chaussure t'empèchent de tomber si tu les a bien plantés.Là les mollets "y s'en prennent un coup". En haut de nouveau une petite plaine descendante avt d'attaquer le MT Blanc 4810m. On se dit qu'on a fait le plus dur, le MT Blanc parait facile à atteindre avec ses bosses bien arrondies. Et ben non, le plus dur reste à faire, les effets de l'altitude commence à se faire sentir(la nausée, mal au ventre, des fourmis, des tâches jaunes dans les yeux, tu titubes par moment, obligés de t'arrêter tous les  20 pas pour reprendre ton souffle).Et t'as encore 400m à faire si tu veux voir le sommet.Didier Givois me rattrape, me dit que je manque d'oxygène et me conseille à chaque pas d'inspirer et d'expirer à fond et ça marche, ça va un peu mieux et enfin le sommet où nous nous retrouvons à 9 parapentistes. Il est 3h30, 0 à 5 kmh de NE, la photo traditionnelle et on se dépèche de déplier, 2 mecs ratent 2 fois leurs décos, ça commence mal. On perd du temps, il est 4h30 quand j'ai le champ libre pour décoller et là pas question de rater mon déco.Et ça marche et c'est le grand pied, tu planes pendant 3/4 d'heure au dessus des glaciers, entre les différentes pointes(dents du requin, aiguilles vertes , grandes jorasses ect.....Et quand tu arrives à chamonix, tu vois de toutes petites voiles qui essayent de monter dans des  pseudos thermiques et toi t'en a rien à foutre de monter t'es encore dans un autre monde.

Article de ERIC CLAVAUD-PAUL Envoyer un mail
eclavaudpaul@gmail.com

3 commentaires

Envoyer un mail
patrice.gonin@free.fr 

2011-10-02 22:52:05, Patrice GONIN

Trop de vent pas de déco du sommet le jeudi ...

Jeudi matin, le départ de chez nous. 5 Eoliens (zéro Eoliennes mais c’est normal, il n’y a pas de vent !). Les dés  sont jetés, la forme est au maximum,  le trac un peu aussi , c’est déjà un vrai bonheur de se trouver là, se trouver là enfin.
Chamonix, rencontre avec les guides, Bertrand Doligez  et Bertrand Roche. On a de la chance, on est tombé sur de grosses pointures, le premier est au top en par- alpinisme et le second n’est autre que Zébulon.( le Zébulon qui a volé sur tous les grands sommets de la planète, celui  qui entre autre, a décollé de l’Everest avec sa femme en biplace !)
On chausse les crampons à l’aiguille du Midi, un chemin pentu de 30cm de large nous attend. 200 mètres de vide à droite, 1 000 mètres de vide à gauche, belle ambiance de départ. On arrive au refuge des Cosmiques.  Petite bière, au dessus de nous quelques parapentes se régalent avec des plafs de plus de 5 000mètres.  C’est une  semaine  exceptionnelle où le Blanc se vole tous les jours. Coucher de soleil au milieux des glaciers, le froid arrive, les couleurs sont merveilleuses. Repas, où les guides nous font rêver avec leurs exploits. Ce sont tous les deux de belles personnes, simples, modestes, avec cette envie de communiquer leur passion.  20 heures, nous nous couchons, tous les cinq. On ne dort presque pas, il faut bien dire que la pression est un peu grande. Même le cheval n’a pas dormi.
Une heure du mat, le lever enfin, c’est pas trop tôt, on va pouvoir en découdre.  On se retrouve à 3 cordées, il fait nuit noire, on s’équipe, piolet, crampons, lampe frontale, gants, bonnet, il fait déjà très froid. On marche bien, on passe dessous de séracs gros comme des immeubles, on ne s’attarde pas ! Arrivée à l’épaule de Mont Blanc du Tacul.
On mange et on boit, comme c’est agréable ces glaçons qui flottent dans nos gourdes !
Petite descente et très grosse montée vers le Mont Maudit. On finit par une pente en glace vive. Une pente à 50 degrés où les filles vont pouvoir se maquiller ! Une main courante nous aide mais elle ne va pas jusqu’au bout. Il faut terminer à la régulière, piolet, crampons pointes avants, putain, Rémon fé pas le con ! ! ! Arrivée à l’épaule du Tacul, il commence à faire très froid, le jour n’est toujours pas levé.  Traversée en direction du col de la Brenva. Le jour et le soleil se lèvent enfin. Il n’est pas possible de décrire une telle merveille. La lumière du soleil rase la blancheur de la neige, les sommets s’illuminent, le froid donne une grandeur gigantesque à ce paysage de rêve. Nous sommes au col de la Branva, cet endroit mythique où tant de grands alpinistes sont passés, cet endroit mythique,  point d’arrivée des grandes voies de l’envers du Mont Blanc. Nous grimpons pas trop mal le mur de la côte. Putain Bobotte, fé pas le con, çà monte beaucoup ici. Nous pouvons tous confirmer que le mur de la côte est en fait une côte qui monte dans un mur ! ! ! Il ne nous reste plus que 300 mètres, et là, il faut bien le dire, on en a chi…. un max. Le vent s’est levé, il chasse la neige qui couvre les traces, il fait très froid, le manque de sommeil, le manque d’eau, bref, la galère. On arrive enfin au sommet. Bonheur. En revanche les 15 kms heure de vent de face prévu par « met tes hauts, France », se transforment en 40-45 kms heures de travers cul. Ce qui fera dire à Dédé plus tard, dans la bouche de Patrice Coune : on est venu, on a vu, et on l’a eu au trois quart dans l’cul ! ! ! On se change, on mange et il faut rapidement trouver un endroit plus hostile pour déployer nos parapentes un peu déçus mais contents de rester au chaud dans les sacs « ado ».  On descend l’arrête des bosses, un chemin de 40 cm de large, 500 mètres de vide à droite, 2 000mètres de vide à gauche côté italien, Putain Dédé fé pas le con. On passe sur le dôme du Goûter il n’y a plus que 37 km/heure de vent de travers ! ! ! On descend à l’aiguille du Goûter et là bingo, on peut enfin décoller.  Putain Miguel fé pas le con, cé bon.
Le vol, le vol, le vol.
Voler sur Chamonix, par ce beau temps. Tout y est. La balade que l’on vient de se taper, le Tacul, le Maudit, le Blanc, le Dôme du Goûter, l’aiguille du Goûter. Au fond, la Verte, le Sans Nom, les Drus, les Courtes, les Droites, les aiguilles de Chamonix. C’est un instant de bonheur extraordinaire, fabuleux, divin.
Atterrissage à Cham. Le grand plaisir de l’effort accompli. Il faut bien le dire, on en a plein les bottes mais comme c’était beau, comme c’était bon.
C’est le retour, la tête pleine de souvenirs. On se promet de revenir  un jour pour  décoller de là haut mais aussi de  revenir sur cette si belle haute montagne, si belle.

 C’était comme on dit, une belle journée ! ! !

 

2011-10-04 09:00:56,

Vraiment intenables ces retraités !

Canari

 

2011-10-12 18:44:25, Visiteur

Merci, Eric, pour le récit et les photos. C'est vraiment superbe... et ça fait rêver les rampants !

Christian

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